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MONTESQUIEU

la dignité du (sic) sénateur, et qu’on n’obtenoit la questure que par le crédit, qui est ordinairement un signe de richesses, il arrivoit que le Sénat étoit rempli de gens riches.

Le critique lui objecte : — 1° Qu’il suppose que le règlement de Servius Tullius, qui exigeoit qu’un chevalier eût cent mille as, avoit duré jusques à Roscius Othon. Mais quelle qualification pouvoient tirer les chevaliers pour la première place, du temps de Roscius Othon, d’un règlement qui ne les auroit pas mis même dans la dernière classe, dans un temps où il paroît (sic). Quand la loi Voconienne fut faite, plusieurs citoyens étoient tentés de laisser à leur fille ou à leur nièce quatre [fois] autant que cent mille sesterces. Ce règlement de Servius Tullius auroit dû être changé avant Roscius, tout comme la loi Voconienne l’a été, par l’opulence de la Cité. Il faut donc conclure ou qu’il n’y avoit point de qualification pendant une partie du temps de la République, ou qu’elle étoit plus haute. »

Suétone (ajoute le critique) dit : « Auguste augmenta le cens requis pour être sénateur, et, de 800 mille sesterces, le porta à 1, 200 ; pro octingentorum millium summa, duodecies H. S. taxavit, supplevitque non habentibus[1]. » Dion (pages 532 et 540, livre IV) dit qu’Auguste le fixa à 400 mille sesterces et l’éleva ensuite à un million Selon le docteur Chapman, Auguste auroit varié quatre fois ; mais, s’il a trouvé le cens à 800 mille sesterces, il aura varié une fois de moins.

  1. Suctonius, In Augustum, cap. xli.