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REMARQUES SUR CERTAINES OBJECTIONS

Mais voici une idée de (sic) critique bien extraordinaire !

Pour soutenir ce qu’il a dit sur l’abolissement de la loi Voconienne, il est obligé de dire qu’Auguste avoit fait revivre une des branches de la loi Voconienne.

Je lui dirois qu’il seroit singulier qu’il [l’] eût fait revivre pour l’abolir, et qu’il n’est aucune raison pour soutenir ce sentiment, lequel l’oblige de donner un démentir à Dion, dans le passage tant cité, et de donner un démentir à tous ceux que j’ai cités moi-même. Ajoutez à cela que son explication est inutile, dément tout, et ne sert à rien. Il n’y auroit pas même de bon sens qu’Auguste eût donné pour récompense, à ceux qui ne se marient point, la dispense d’observer la loi qui auroit été abolie.

Le critique dit qu’on n’a pas profité des lumières de Perizonius et de Graevius, et qu’il n’est pas question de cent mille sesterces, ni de cent mille as, pour la loi Voconienne, ni d’aucune autre fixation, mais seulement d’être écrit dans les livres des censeurs.

Ce n’est que dans ce moment que le critique nous pose l’état de la question ; car, jusques ici, il n’y a rien que de vague.

Il faudra voir Perizonius.

Le critique dit qu’il pourroit bien avoir contre lui le docteur Chapman[1], qui croit qu’il n’y avoit aucun bien déterminé nécessaire pour être reçu membre du Sénat, avant le temps d’Auguste. Il avoue que, comme la questure, dans les derniers temps de la République, fut regardée comme un degré propre à faire obtenir

  1. Chapman, Sur le Sénat romain, page 17.