drachmes. Bien moins, cent mille sesterces pouvoient-elles être regardées comme une fortune dans le temps de Cicéron.
Augustus, apprenant que les exilés vivoient avec trop d’opulence, [décida] qu’ils ne pourroient posséder que cent vingt-cinq mille sesterces ; et, là-dessus, il (sic) cite Dion, « ne plus quingentis millibus nummum possideret », sur l’an 764. — Le critique employé ici les sesterces pour quatre as, sans doute parce que le denier valoit, dans ce temps-là, seize as. Il vient de les prendre tout-à-l’heure pour deux as et demi, sans doute parce qu’il parloit d’un temps où le denier ne valoit que dix as. Auguste leur accorde une plus grande somme, pour les tenir dans l’indigence, que celle qu’Asconius nous donne comme une marque d’opulence.
Mais ce qui renverse cette explication, c’est que ce P. Annius Asellus, qui ici n’est pas dans le cens, étoit, comme il paroît même par cette oraison, un sénateur. La qualification la plus basse du temps du (sic) Cicéron étoit de 800, 000 sesterces, si nous nous réglons par ce qui étoit établi du temps d’Auguste [1]. La distribution de Servius Tullius dans ces classes, sous laquelle l’interprétation d’Asconius est fondée, avoit, par le temps, reçu beaucoup d’altérations. Il y eut une autre distinction de trois ordres qui prévalut : sénateurs, chevaliers et peuple ; qui étoit fondée, comme la première, sur la différente estimation des richesses.
Cela est vrai ; mais cela n’empêchoit pas que
- ↑ Suétone, In Augustum, cap, xli.