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MONTESQUIEU

n’étoient exclues de succéder qu’à ceux qui étoient écrits dans les livres des censeurs, dans le premier cens ; sans spécifier quel étoit le taux de ce premier cens. — 2° Il dit [que] je suppose que Dion explique ce cens de cent mille, et que Dion laisse son lecteur dans l’obscurité pour savoir si [ce] sont des livres ou des sols. — 3° Que je l’ai interprété (et non pas Dion) de celui qui a le premier cens suivant l’institution de Servius Tullius : ce qui faisoit cent mille as œris gravis. Mais les paroles de Dion, dans le temps où il écrivit, sont déterminées à une différente somme et à un différent sens. Dion dit que la loi empèchoit les femmes d’hériter au-delà de deux myriades et demie de drachmes ; car ces drachmes étoient la monnoye que les écrivains grecs entendirent toujours, comme les Latins entendirent les sesterces.

Le critique fait là-dessus une note. « Si le lecteur doute de cela, outre les passages cités par Perizonius sur ce sujet (Dissertat. XI, pages 144, 169, 171), il peut consulter le savant commentaire sur le Marmor Sandvisense, pages 29, 30. Mais Plutarque (Vie d’Antoine) est exprès : « Ce que les Grecs appellent vingt-cinq myriades (de drachmes), les Romains l’appellent decies ou un million de sesterces. »

Revenant au texte : « …auroient appelé cette somme de deux myriades et demie cent mille nummi ou sesterces, ce qui, à deux sols chacun, monte à 833 livres, 6 shillings, 8 sols, monnoye angloise. » — Je ne puis (dit-il) avoir entendu dans Dion, par cent mille, autre chose que cent mille sesterces.