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MONTESQUIEU

harangue contre Verrès : « … qui census esset » ; et je dis, dans la note d : « Ce que Dio (ai-je ajouté), livre LVI, explique de celui qui avoit cent mille, c’est-à-dire de celui qui avoit le premier cens, comme on peut voir dans Tite Live, livre Ier, et Denys d’Halicarnasse. »

Le critique dit une chose, sur cette note, qui est assez juste. Il ne falloit pas citer Dio avec Tite Live et Denys d’Halicarnasse ; parce que l’as ayant prodigieusement diminué entre le temps dont parlent ces deux derniers auteurs et celui de Dio, que ce n’étoit plus la même chose. Il dit même que Dio, dans l’original, se sert de myriades ; ce qu’il faudra examiner. Mais, dans le passage de Dio, il ne s’agit pas du temps de Dio, mais de celui de la loi Voconienne.

Voici le texte de Dio, livre LVI, page 662[1] : « Quumque lege Voconia mulieribus prohiberetur ne qiia majorem centum millibus nummum hœreditatem posset adire, ea quoque lege quasdam solvit : iis ao quœ perpétuant virginitatent servarent, eadem quœ matribus prœmia largitus est. »

Ce passage fait voir que le critique se trompe de deux manières : — La première, en ce qu’il suppose que la fixation de « centum millibus nummum » doit être estimée par rapport au temps où vivoit Dion ; au lieu qu’elle ne doit être considérée que par rapport au temps où fut faite la loi Voconienne. — 2° Il prouve (contre le critique) que la loi Voconienne

  1. Le passage se trouve d’abord après la longue harangue d’Auguste.