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MONTESQUIEU

nostra ab injuria tuta forent ; qui miseri, egentes, violentia atque crudelitate fœneratorum plerique patria, sed omnes fama atque fort unis expertes sumus. Neque cuiquam nostrum licuit, more majorum, lege uti, neque, amisso patrimonio, liberum corpus habere : tanta sœvitia fœneratorum atque prœtoris fuit. Sœpe majores nostri, miseriti plebis romanœ, decretis suis inopiœ ejus opitulati sunt. Ac novissime, memoria nostra, propter magnitudinem œris alieni, volentibus omnibus bonis, argentum communi œre solutum est…….. Te atque Senatum obtestamur, ut consulatis miseris civibus, legis prœsidium, quoi iniquitas prœtoris eripuit, restituatis… »

Il est clair, et par l’esprit, et par la lettre de ce passage, qu’il n’y a que le sens que je viens de lui donner. Les députés se plaignent de leur pauvreté, de la cruauté des créanciers, de l’injustice du préteur, qui les faisoit traîner en prison et leur refusoit la sauvegarde de la loi. « Souvent nos pères, dit —il, ont eu compassion de la populace et, par leurs décrets, l’ont secourue dans leurs (sic) misères. » Ensuite vient le passage : « Ac novissime, memoria nostra, propter magnitudinem œris alieni, volentibus omnibus bonis, argentum communi œre solutum est. » Cela ne signifie-t-il pas que l’on paya du Trésor public les dettes des pauvres citoyens ? Manlius et ses députés demandoient-ils autre chose ? C’étoient des misérables, qui disent qu’ils n’avoient aucun bien, et qui étoient accablés des (sic) dettes. Ils pouvoient bien citer un règlement par lequel le