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REMARQUES SUR CERTAINES OBJECTIONS

tant d’autres, lorsqu’il s’agissoit d’apaiser les séditions et les murmures[1] de la populace obérée : qui est que l’on payoit du Trésor public les dettes de ceux d’entre les pauvres citoyens qui n’avoient pas de quoi les acquitter. La loi de Flaccus avoit apaisé les créanciers et les débiteurs qui avoient quelque fortune ; mais, pour les pauvres, ils ne pouvoient profiter de cette loi. Que restoit-il à faire à la République pour les apaiser ? C’étoit de payer leurs dettes. Elle le fit : « Volentibus omnibus bonis argentum œrario solutum est. » Il faut toujours se souvenir de ce que j’ai dit, de cette constance des Romains dans les principes de leur gouvernement et les maximes anciennes. Pour juger de ce que les Romains avoient fait dans le temps de Flaccus, il faut voir ce qu’ils avoient fait dans tous les temps. On peut voir ce que j’ai dit dans le chapitre même xxii du livre XXII, dont il est question ici. Il faut lire le chapitre xxii du livre XXII de l’Esprit des Loix, où cette politique des Romains est très bien expliquée. ……………………………………………

Il n’y a plus de difficulté depuis que j’ai vu le passage de Salluste (Conjuration de Catilina) : C. Manlius envoyant des ambassadeurs de sa troupe[2] à Martius Rex, pour lui dire ce qui suit : « Nous attestons les Dieux et les hommes que nous n’avons pas pris les armes contre notre patrie, sed uti corpora

  1. [Entre les lignes : ]…désespoir.
  2. [A la fin de l’alinéa : ]… envoya des députés de sa troupe.