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MONTESQUIEU

d’héritiers et pour les legs, qui sont bien les (sic) capitaux. Ainsi, dans chaque passage où l’on se servira de la division de l’as, il faudra voir quel est le sens le plus naturel : de l’appliquer à l’usure, ou au capital. Et je crois que, si Paterculus avoit voulu dire que la loi de Flaccus retranchoit les trois quarts du capital des dettes, il se seroit plutôt servi du mot de quarta pars que du mot quadrans, pour éviter l’équivoque. Cette équivoque n’est point dans le vers de Martial, parce que le mot de libra, qui précède celui de quadrans, détermine le sens de ce dernier.

Le critique fait une autre objection ; elle est tirée d’un passage de Salluste (Bello Catilin. § 34) : « Ac novissime memoria nostra, propter magnitudinem œris alieni, volentibus omnibus bonis, argentum œre solutum est. » Le critique dit que, dans ce passage, Salluste parle du même fait que Paterculus, c’est-à-dire de la loi de Flaccus, et il fait tous ses efforts pour prouver que, par ce payement de l’argent fait en monnoye du (sic) cuivre, les créanciers perdirent les trois quarts.

Ces preuves me paroissent assez obscures, et le passage qu’il interprète, non moins obscur : Argentum œre solitum est. » Je crois que ce passage-là ne se rapporte point à la loi de Flaccus. Il ne paroît pas même qu’il y soit question d’aucune loi. Il me paroît que le texte de Salluste est corrompu, et qu’il faut mettre : « Argentum œrario solutum est ; » et qu’il ne s’agit pas là d’une loi, mais d’un règlement du Sénat et des principaux de la République, qui firent dans cette occasion ce qu’on avoit fait dans