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XIX
HISTOIRE DES MANUSCRITS


qui se trouvent accolés au chapitre. C’est dans ce recueil que se trouvent aussi les diverses lettres, réponses, questions relatives à l'Esprit des Lois. Car cet ouvrage paroît avoir été assez peu entendu lorsqu’il parut, et ce recueil prouve que les objections fourmilloient.

» Je regrette que l’immense correspondance qui a existé pendant plus de trente ans entre Montesquieu et son ami le président Barbot ait été livrée aux flammes par la fanatique sœur de ce dernier, dirigée par un tartufe de moine qui ne la quittoit pas, le Père François, récollet. Le président Barbot m’en avoit fait lire une partie, et je vous jure que rien n’étoit plus intéressant. C’étoit tout-à-fait dans le goût des lettres de Cicéron à Atticus : le même naturel, la même confiance, la même liberté politique et religieuse. Il y a plus : c’est qu’elles auroient aussi exigé un petit commentaire, car il y avoit une foule de demi -mots, de noms supposés, etc.

» Voilà, mon cher Docteur, tout ce dont je me souviens là- dessus. Je suis entré dans ces détails, d’abord, parce qu’ils vous intéresseront plus que tout autre, et, ensuite, parce que moi seul je peux vous les donner.

» Quant à ce petit recueil de Pensées qui ont été publiées il y a cinq ans, dans divers journaux, par Cérutti, qui les tenoit de Hérault-Séchelles, il y en a qui sont bien réellement de Montesquieu ; d’autres, qui ont été étrangement défigurées ; d’autres, qui ne sont sûrement que des éditeurs. Du moins, tel est mon jugement d’après ce que j’en ai lu. Mon avis