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RÉFLEXIONS SUR QUELQUES PRINCES

des affaires de la religion que dans le temps que l’Empereur crut qu’il l’en alloit exclure.

Charles, dont les affaires étoient embarrassées avec toutes celles du monde d’alors, lui manqua souvent, et il ne se piqua jamais ; et cela put bien lui faire changer d’intérêts, et jamais de conduite.

Enfin, il mourut après avoir relevé le pontificat et fait à sa famille, dans des temps si difficiles, un des grands établissements qu’aucun pape ait jamais pu faire[1].

V

Le duc de Mayenne et Cromwel semblent s’être trouvés dans les mêmes circonstances ; mais la politique vouloit que le premier se fît roi, et non pas le second.

On avoit attaqué la royauté en faisant mourir Charles ; on n’avoit attaqué que le Roi en assassinant Henry. Le but de la faction d’Angleterre étoit d’abolir le titre ; celui de la faction de France, de le porter dans une famille catholique. Cromwel, se faisant roi, détruisoit l’esprit de sa faction ; le duc de Mayenne, prenant la couronne, fortifioit celui de la sienne.

Le duc de Mayenne fit des fautes irréparables. Il mit la couronne en dépôt sur la tête du vieux cardinal de Bourbon, c’est-à-dire qu’il rappela la fidélité de la nation à la maison de ses rois. Bientôt,

  1. Les duchés de Parme et Plaisance.