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XVI
INTRODUCTION


réponse une lettre datée de Lignan, dans l'Entredeux-Mers, le 18 fructidor an III (4 septembre 1795). Les renseignements contenus dans cette lettre [1] en rendent la publication utile et intéressante.

« Je conçois, cher concitoyen, tout l’intérêt que vous prenez à une édition soignée et aussi complète que possible des œuvres d’un grand homme, dont le génie, après avoir été quelques momens méconnu dans sa patrie (et c’est un titre de plus à sa gloire), n’en est aujourd’hui que mieux senti et plus respecté. Didot, en illustrant ses presses (qui n’ont en vérité que trop souvent gémi sur des rhapsodies, et embellies encore par de superbes gravures), fait ici une excellente spéculation, et qui deviendroit unique, sans doute, si les manuscrits précieux que vous demandez pour lui pouvoient être communiqués. Mais, hélas ! la mort de M. de Secondat mettra pour longtemps, je le crains, des obstacles presqu’invincibles à cette communication. La veuve, que j’ai fort pressée là-dessus, répond qu’à l’époque du Terrorisme son mari fît transporter hors de chez lui les manuscrits de son père, avec beaucoup d’autres papiers, et qu’elle ne sait où. Voilà ce qu’elle dit, et le fait est qu’elle ne prend à tout ceci qu’un intérêt fort médiocre. Son neveu, le Montesquieu d’Agen, à qui toutes les affaires de cette succession ont été confiées, fait aussi la même réponse. Or, on

  1. Lettre (non signée) adressée à Darcet, conservée à la Bibliothèque nationale : Manuscrits. Nouvelles acquisitions françaises no 6203, f° 45. — Communiquée par M. Paul Bonnefon, bibliothécaire à la Bibliothèque de l’Arsenal.