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ESSAI SUR LES CAUSES

mat, on le fait sans danger dans la suite ; car les solides n’ont jamais pris un pli absolument fixe[1], et quelque changement qui leur arrive, ou au sang, ils s’y prêtent toujours.

L’air, chargé de particules de la terre, a, dans chaque climat, des qualités spécifiques analogies aux remèdes de la médecine, qui emploie les métaux, les minéraux et les sucs des plantes. Aussi changeons-nous rarement d’air qu’il ne se fasse sur nous l’effet de quelque remède. Mais le mal est que le remède, donné par le hasard, est pris presque toujours mal à propos.


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  1. D’ailleurs, le sang n’est pas composé de sucs de plantes d’un seul pays. Le changement est donc moins grand.