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ESSAI SUR LES CAUSES

ment de contraction. Le suc nerveux, entrant dans les vésicules musculeuses, les rend plus dures et plus tendues. Les fibres charnues sont pressées ; le sang qu’elles contiennent en est chassé, et il n’en peut plus entrer de nouveau. Bientôt le sang, après avoir rempli les vaisseaux voisins, presse plus fortement les vésicules musculeuses que le suc nerveux même, force le passage et entre avec d’autant plus de force qu’il a été arrêté plus longtemps. Il se fait donc une espèce de combat entre le sang qui abonde au muscle, et qui presse les nerfs, et le suc contenu dans les mêmes fibres musculeuses, ou plutôt il s’en fait deux : l’un, pour l’intromission des esprits et par le refus de l’intromission du sang ; et l’autre, pour l’intromission des esprits (sic) et par le refus de l’intromission du sang (sic). Ainsi, outre l’action et la réaction des deux liquides, il y a encore l’action et la réaction des parties solides, qui y est proportionnée.

Il en arrive donc que les liquides battent avec force les parois des solides, et que les solides, dont les fibres sont grossies par un suc épais, se frottent et se durcissent à peu près comme se durcit la main d’un ouvrier qui s’est longtemps frottée contre un manche de bois.

Une certaine humidité de l’air, de certaines nourritures, l’usage de certaines boissons rendent les fibres de quelques peuples épaisses. Cela fait, en partie, qu’ils ont, comme j’ai dit, moins de vivacité.

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Par les artères carotides et vertébrales, il monte au cerveau beaucoup plus de sang que la proportion