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MONTESQUIEU

La portion dure du nerf auditif forme ce qu’on appelle la corde du tambour de l’oreille ; laquelle se termine dans le nerf lingual du troisième rameau de la cinquième paire. La portion dure se divise en trois branches : l’inférieure, la moyenne et la supérieure. Elles communiquent aux trois branches[1] de la cinquième paire, laquelle envoie deux rameaux à l’intercostal. De plus, cette portion dure se joint avec les nerfs cervicaux, qui communiquent eux-mêmes au nerf intercostal[2]. Cet intercostal est le grand instrument des mouvements que la volonté ne produit point en nous, parce qu’il va au cœur et aux poumons, et dans toutes les parties contenues dans la poitrine et dans le bas-ventre. D’où je conclus que, lorsque nous entendons chanter ou déclamer, il se fait deux choses également mécaniques : l’une, que nous entendons clairement les sons ; l’autre, que nous sommes émus par ces sons ; et il arrive tous les jours que, de deux personnes, celle qui entend mieux est la moins émue. Pour qu’on entende bien, il suffit que l’organe de l’oreille soit bien conformé ; pour être ému, lorsqu’on entend, il faut que la communication se fasse bien des nerfs de l’oreille aux nerfs qui vont aux autres parties du corps produire des mouvements

  1. La branche supérieure du tronc de la portion dure communique avec la première branche de la cinquième paire, appelée nerf ophtalmique ; la branche moyenne se joint avec la seconde branche de la cinquième paire ou le nerf maxillaire supérieur ; et la branche inférieure communique avec la troisième branche de la cinquième paire ou le nerf maxillaire inférieur.
  2. Quelquefois les sept nerfs cervicaux communiquent avec l’intercostal.