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JEAN-JACQUES BEL

nous… » Je retrancherois ce qui suit, et mettrois tout de suite : « Mais on n’est ordinairement frappé, etc. »

Il y a une réflexion au commencement de ce livre qui m’engage à en faire une.

Le métempsycosiste dit à Ayesda : « Vous trouverez sans doute que j’ai été souvent ridicule… » Sur cela, j’observe qu’il n’est guère convenable, dans un ouvrage de morale, de ne peindre jamais que des vices, et, si vous ajoutez que vous n’en peignez même presque jamais que le côté ridicule, vous trouverez que cela met dans l’ouvrage une trop grande uniformité. Il faut donc peindre, tantôt un vice, tantôt un ridicule, tantôt une vertu, et varier même encore le ton autant qu’il sera possible ; c’est-à-dire, traiter quelquefois cette morale philosophiquement, tantôt poétiquement, avec des images, tantôt historiquement, en racontant une histoire dont la seule description fasse naître l’idée morale, et tantôt avec un tour de plaisanterie.

Le métempsycosiste laquais d’un grand seigneur, et qui ne fait pas bien les commissions qu’on lui donne. — Cela vaut-il la peine d’être dit ?

Le dialogue du métempsycosiste avec sa femme prise sur le fait n’est pas vraisemblable, même quand il seroit vrai.

Le métempsycosiste médecin d’un roi. — Cela est peu de chose ; du moins, le commencement de la page n’en vaut rien du tout.

Page 25. — Terme de caillette, trop bas… L’ouvrage dont il est ici question est trop allégorique aux Lettres persanes.

Le métempsycosiste barbier. — Cette transmigration basse devroit être justifiée par quelque chose de remarquable, et elle ne contient rien.


9.
Livre Six.

Ce livre est très bon, et il est même d’un ton si différent du reste que je soupçonne qu’il a été fait longtemps après.