empressements ne m’en déroberont rien ; dans mon lit, dans leurs bras, je ne jouirai que de mes inquiétudes ; dans un temps si peu propre aux réflexions, ma jalousie trouvera à en faire. Rebut indigne de la nature humaine, esclaves vils dont le cœur a été fermé pour jamais à tous les sentiments de l’amour, vous ne gémiriez plus sur votre condition, si vous connoissiez le malheur de la mienne.
LETTRE CLVI.
’horreur, la nuit et l’épouvante règnent dans le sérail ; un deuil affreux l’environne : un tigre y exerce à chaque instant toute sa rage ; il a mis dans les supplices deux eunuques blancs, qui n’ont avoué que leur innocence ; il a vendu une partie de nos esclaves, et nous a obligées de changer entre nous celles qui nous restoient. Zachi et Zélis ont reçu dans leur chambre, dans l’obscurité de la nuit, un traitement indigne ; le sacrilège n’a pas craint de porter sur elles ses viles mains. Il nous tient enfermées chacune dans notre appartement ; et quoique nous y soyons seules, il nous y fait vivre sous le voile : il ne nous est plus permis de nous parler ; ce seroit un crime