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CALENDRIER
EMPLOYÉ DANS LES LETTRES PERSANES,

Les Persans possédaient anciennement une année solaire composée de douze mois. Mais le triomphe de l’islamisme mit fin à l’usage du calendrier national et introduisit chez tous les peuples musulmans les noms des mois arabes, qui sont employés dans les Lettres persanes.

L’année des Arabes et des musulmans et purement lunaire et ne reçoit point de mois intercalaires comme l’année juive. Elle se divise en douze mois de 29 ou de 30 jours, dont voici les noms, selon la transcription adoptée aujourd’hui :

Moharrem, Safar, Rébi premier, Rébi second, Djoumâda premier, Djoumâda second, Redjeb, Cha’ban, Ramadhân (que les Persans prononcent Ramazdân) Cheoual, Dhou’l-qa’da et Dhou’l-hidja (les Persans disent : Zou’l-qadè, Zou’l-hidjè).

Il est facile de reconnaître dans ces noms ceux qui figurent successivement dans les dates de chaque lettre : Maharram, Saphar, Rébiab 1 et 2, Gemmadi 1 et 2, Régheb, Chahban, Rhamazan, Chalval, Zilcadé, Zilhagé.

Le défaut absolu de concordance entre cette année lunaire et notre année solaire fait qu’un mois quelconque, celui de Ramadhân, par exemple, qui est celui du carême musulman, tombe successivement en