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j’y ai vu Thémire, et je l’ai aimée ; je l’ai vue encore, et je l’ai aimée davantage. Je resterai toute ma vie à Gnide avec elle, et je serai le plus heureux des mortels.

Nous irons dans le temple, et jamais il n’y sera entré un amant si fidèle : nous irons dans le palais de Vénus, et je croirai que c’est le palais de Thémire ; j’irai dans la prairie, et je cueillerai des fleurs que je mettrai sur son sein : peut-être que je pourrai la conduire dans le bocage où tant de routes vont se confondre ; et, quand elle sera égarée… L’Amour, qui m’inspire, me défend de révéler ses mystères.