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n’estime pas son auteur autant qu’il le fait ; et j’avoue que ces messieurs m’ont mis dans une furieuse colère. Mais je les prie de laisser les jeunes gens juger d’un livre qui, en quelque langue qu’il ait été écrit, a certainement été fait pour eux. Je les prie de ne point les troubler dans leurs décisions. Il n’y a que des têtes bien frisées et bien poudrées qui connaissent tout le mérite du TEMPLE DE GNIDE.

À l’égard du beau sexe, à qui je dois le peu de momens heureux que je puis compter dans ma vie, je souhaite de tout mon cœur que cet ouvrage puisse lui plaire. Je l’adore encore ; et, s’il n’est plus l’objet de mes occupations, il l’est de mes regrets.

Que si les gens graves désiraient de moi quelque ouvrage moins frivole, je suis en état de les satisfaire. Il y a trente