teur des tributs ; c’est la liberté. Il y a, dans les états[1] despotiques, un équivalent pour la liberté, c’est la modicité des tributs.
Dans de certaines monarchies en Europe, on voit des provinces[2] qui, par la nature de leur gouvernement politique, sont dans un meilleur état que les autres. On s’imagine toujours qu’elles ne paient pas assez ; parce que, par un effet de la bonté de leur gouvernement, elles pourroient payer davantage : & il vient toujours dans l’esprit de leur ôter ce gouvernement même qui produit ce bien qui se communique, qui se répand au loin, & dont il vaudroit bien mieux jouir.
CHAPITRE XIII.
Dans quels gouvernemens les tributs sont susceptibles d’augmentation.
ON peut augmenter les tributs dans la plupart des républiques ; parce que le citoyen, qui croit payer à lui-même, a la volonté de les payer, & en a ordinairement le pouvoir par l’effet de la nature du gouvernement.
Dans la monarchie, on peut augmenter les tributs ; parce que la modération du gouvernement y peut procurer des richesses : c’est comme la récompense du prince, à cause du respect qu’il a pour les loix.
Dans l’état despotique, on ne peut pas les augmenter, parce qu’on ne peut pas augmenter la servitude extrême.