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CHAPITRE III.

Des tributs, dans les pays où une partie du peuple est esclave de la glebe.


L’ESCLAVAGE de la glebe s’établit quelquefois après une conquête. Dans ce cas, l’esclave qui cultive doit être le colon-partiaire du maître. Il n’y a qu’une société de perte & de gain qui puisse réconcilier ceux qui sont destinés à travailler, avec ceux qui sont destinés à jouir.


CHAPITRE IV.

D’une république, en cas pareil.


LORSQU’UNE république a réduit une nation à cultiver les terres pour elle, on n’y doit point souffrir que le citoyen puisse augmenter le tribut de l’esclave. On ne le permettoit point à Lacédémone : on pensoit que les Elotes[1] cultiveroient mieux les terres, lorsqu’ils sçauroient que leur servitude n’augmenteroit pas ; on croyoit que les maîtres seroient meilleurs citoyens, lorsqu’ils ne desireroient que ce qu’ils avoient coutume d’avoir.


CHAPITRE V.

D’une monarchie, en cas pareil.


LORSQUE, dans une monarchie, la noblesse fait cultiver les terres à son profit par le peuple conquis,

  1. Plutarque.