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rit : cela demande une grande attention de la part du gouvernement. Il est, à tous les instans, intéressé à ce que tout le monde puisse travailler, sans crainte d’être frustré de ses peines. Ce doit moins être un gouvernement civil, qu’un gouvernement domestique.

Voilà ce qui a produit les réglemens dont on parle tant. On a voulu faire regner les loix avec le despotisme : mais ce qui est joint avec le despotisme n’a plus de force. En vain ce despotisme, pressé par ses malheurs, a-t-il voulu s’enchaîner ; il s’arme de ses chaînes, & devient plus terrible encore.

La Chine est donc un état despotique, dont le principe est la crainte. Peut-être que, dans les premieres dynasties, l’empire n’étant pas si étendu, le gouvernement déclinoit un peu de cet esprit. Mais aujourd’hui cela n’est pas.