Page:Montesquieu - Esprit des Lois - Tome 1.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

roit-on qu’ils ne sont point dans la montre ? Tant s’en faut que les vertus morales & chrétiennes soient exclues de la monarchie, que même la vertu politique ne l’est pas. En un mot, l’honneur est dans la république, quoique la vertu politique en soit le ressort ; la vertu politique est dans la monarchie, quoique l’honneur en soit le ressort.

Enfin l’homme de bien, dont il est question dans le livre III, chapitre V, n’est pas l’homme de bien chrétien, mais l’homme de bien politique, qui a la vertu politique dont j’ai parlé. C’est l’homme qui aime les loix de son pays, & qui agit par l’amour des loix de son pays. J’ai donné un nouveau jour à toutes ces choses dans cette édition-ci, en fixant encore plus les idées : &, dans la plupart des endroits où je me suis servi du mot de vertu, j’ai mis vertu politique.