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Page 8, ligne 15, au mot vainqueurs (*), mettez cette note :

« (*) Dans les deux premières guerres puniques, les Carthaginois eurent d’aussi grands succès que les Romains. Toute la différence fut que les uns firent la paix dans le temps de leur prospérité ; les autres, dans le temps de leurs malheurs.

« [Je parle des deux premières guerres : car la troisième ne fut qu’une conspiration[1]] des Romains ; guerre odieuse, en ce que là où il y avait plus de force, on vit aussi plus de fourberie. »

Les mêmes idées sont exprimées au tome II des Pensées manuscrites de Montesquieu, dans un fragment et dans une note transcrits au verso du folio 231 :

« Dans les guerres puniques (*), Carthage eut sans doute d’aussi grands succès que les Romains. Toute la différence fut que les uns firent la paix dans le temps de leur prospérité; les autres, dans celui de leurs malheurs. »

« (*) Je ne parle que des deux premières : car la troisième ne fut point une guerre, mais une conjuration. »

Page 5, note 1. — Polybe, né à Mégalopolis, vers la fin du iiie siècle avant J.-C., et mort vers l’an 122, écrivit une histoire générale de son temps, dont les cinq premiers livres, plus de nombreux fragments des autres, nous sont seulement parvenus. Montesquieu l’admirait beaucoup, ainsi que cela ressort du passage de l’Esprit des Lois où il le qualifie de judicieux[2], et du fragment de ses Pensées manuscrites que nous avons imprimé ci-dessus, dans l’Appendice de ce volume, page 175, ligne 9, et qui commence par les mots On souhaiterait. Il s’est d’ailleurs beaucoup servi de l’ouvrage de Polybe dans les Considérations, spécialement aux chapitres i, ii, iv, v et vi.

Page 6, ligne 4. — a, a′, a″ : des vertus nécessaires, et elles, au lieu de nécessaires, et ces vertus.

Page 6, ligne 6. — A la suite de l’alinéa qui finit par les mots les hommes, a a′, a″, donnent deux alinéas et une note qui manquent dans b, parce que Montesquieu jugea sans doute qu’alinéas et note faisaient double emploi avec des passages qui se trouvent ailleurs, notamment avec la fin du chapitre xxi :

« Il était arrivé à l’Italie ce que l’Amérique a éprouvé de nos jours : les naturels du pays, faibles et dispersés, ayant cédé leurs terres à de nouveaux habitants. Elle était peuplée par trois différentes nations les Toscans (*), les Gaulois et les Grecs. Les Gaulois n’avaient aucune relation avec les Grecs, ni avec les Toscans ; ceux-ci composaient une association, qui avait une langue, des manières et des mœurs particulières ; et les colonies grecques, qui tiraient leur ori- gine de différents peuples souvent ennemis, avaient des intérèts assez séparés. (( Le Monde de ce temps-là n’était pas comme notre Monde d’aujourd’hui : les voyages, les conquêtes, le commerce, l’établissement des grands états, l’invention des postes, de la boussole et de l’imprimerie, une certaine police générale, ont facilité les communications et établi parmi nous un art qu’on appelle la Politique. Chacun voit d’un coup d’œil tout ce qui se remue dans l’Univers, et, pour peu qu’un peuple montre d’ambition, il effraie d’abord tous les autres. »

  1. Les mots mis par nous entre crochets sont spécialement rayés dans l’original.
  2. De l’Esprit des Lois, IV, VIII.