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Le registre que nous mentionnons a 4 centimètres d’épaisseur sur 24 de hauteur et 18 de largeur. Il était à l’origine (sans parler de deux gardes aux couleurs voyantes) composé de deux cent trente-deux feuillets de papier blanc. De ces feuillets, il en a été coupé cinq et mutilé trois. Une reliure solide, en veau fauve, protège le volume. Le dos est orné de dorures, mais n’a pas de titres.

Sur la 1re page, une main moderne a écrit quelques lignes au crayon. Le travail de Montesquieu ne commence qu’au 2e feuillet et s’arrête au recto du 87e. Les 385 pages qui suivent sont restées en blanc.

En tête de la 3e page, on lit ces huit mots : Diverses Corrections de mes « Considérations sur les Romains ». Puis vient immédiatement l’indication de changements à faire à la page 45 de l’édition princeps. Les corrections qui se rapportent au commencement de l’ouvrage sont insérées plus loin. C’est au recto du 4e feuillet, par exemple, qu’on rencontre deux remarques visant, l’une, la page 21, l’autre, la page 3, et, entre les deux, un vers et une moitié de vers d’Horace destinés à servir d’épigraphe aux éditions ultérieures des Considérations. L’auteur a noté visiblement ses observations critiques à mesure qu’elles lui venaient à l’esprit. Aussi la dernière n’a-t-elle trait qu’à la page 128, alors que le texte du livre n’en compte pas moins de 277, et que les 149 pages de la fin ont été revues et amendées avec autant de sollicitude que les précédentes.

Tout le travail est écrit de la main de Montesquieu, sauf un long morceau, un chapitre additionnel, inséré par un copiste au 37e feuillet et aux deux suivants.

C’est encore Montesquieu lui-même qui a dû rayer presque toutes les corrections de notre registre, après les avoir utilisées plus ou moins dans l’édition de 1748, et qui a marqué celles qu’il adopta, au moins provisoirement, en inscrivant Mis en marge. Ces annotations sont, d’ailleurs, quelquefois trompeuses. On aurait tort d’en conclure que tous les changements qu’elles visent aient passé effectivement dans le texte définitif de l’œuvre.

Nous n’insisterons pas davantage ici sur le seul manuscrit de La Brède qui n’ait trait qu’aux Considérations sur la Grandeur des Romains, ainsi que nous l’avons dit plus haut.

Moins intéressant pour nous en est un autre dont le titre semble nous promettre bien plus qu’il ne donne. Il est formé de deux cahiers de papier non cousus. Sur la première page, on lit : Remarques sur dès (sic) certaines Objections que m’a faites un Homme qui m’a traduit « Mes Romains » en Angleterre.

A part cinq ou six lignes qui sont autographes, le manuscrit est de la main