SUR
La différence qu’il y a entre les grandes nations et les peuples sauvages, c’est que celles-la se sont appliquées aux arts et aux sciences, et que ceux-ci les ont absolument négligés. C’est peut-être aux connoissances qu’ils donnent que la plupart des nations doivent leur existence. Si nous avions les mœurs des sauvages de l’Amérique, deux outrois nations de l’Europe auroient bientôt mangé toutes les autres ; et peut-être que quelque peuple conquérant de notre monde se vanteroit, comme les Iroquois, d’avoir mangé soixante-dix nations.
Mais sans parler des peuple sauvages, si un Descartes étoit venu au Mexique ou au Pérou cent ans avant Cortez et Pizarre, et qu’il eût appris aces peuples que les hommes, composés comme ils sont, ne peuvent pas être immortels ; que les ressorts de leur machine s’usent, connue ceux de