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SUR L'HISTOIRE NATURELLE.

Nous n’aperçûmes point de mouvement péristaltique dans les boyaux : nous vîmes seulement une fois un mouvement extraordinaire et convulsif qui les enfla, comme l’on enfle une vessie avec un souffle impétueux ; ce qui doit être attribué aux esprits animaux, qui, dans le déchirement de l’animal, furent portés irrégulièrement dans cette partie.

Ayant ouvert une autre grenouille, nous ne remarquâmes pas non plus de mouvement péristaltique ; mais nous regardâmes avec plaisir la trachée-artère et sa structure ; nous admirâmes ses valvules, dont la première est faite en forme de sphincter ; et l’autre, à peu près semblable, qui est au-dessous, est formée de deux cartilages qui s’approchent les uns des autres, et ferme encore plus exactement que la première, de manière que l’eau et les aliments ne sauroient passer dans les poumons. Il y a apparence que les grenouilles doivent la voix rauque qu’elles ont à cette valvule, par les trémoussements qu’elle donne à l’air qui y passe.

Nous ne trouvâmes au cœur qu’un ventricule : remarque qui nous servira à expliquer une observation dont nous parlerons dans la suite de cet écrit[1].

V. Au mois de mai 1718, nous observâmes la mousse qui croît sur les chênes ; nous en remarquâmes de plusieurs espèces. La première ressemble à un arbre parfait, ayant ne tige, des branches et un tronc. Il nous arriva dans cette observation ce qui nous étoit arrivé dans une des précédentes : nous fûmes d’abord portés à croire, avec les modernes, que cette mousse étoit une véritable plante pro-

  1. Ce qui concerne la grenouille a souffert quelques contradictions. (Valmont de Bomare.)