choisit le mortel qu’elle aime. Je la vis en habit de chasseresse, et je m’aperçus que sous cet habillement Adonis trouvait Vénus au-dessus de Vénus même.
Les Nymphes animent les chiens ; on les entend appeler Melampe, Driope, Silvage ; mais on connaît à leurs voix qu’elles sont plus propres à parler le langage de Cythère qu’à faire retentir les forêts ; elles prennent les armes des chasseurs, et les chasseurs celles des Amours.
Le son des cors inspire à Paphos plus de tendresse que d’ardeur pour la chasse ; il semble qu’elle ne soit qu’un prétexte pour se perdre dans les bois.
Les feux de Léarque s’augmentent en voyant Palmis armée comme Vénus et comme l’Amour. Je l’entends dire près de sa Nymphe qui chantait au son du cor :
Du Dieu qui fait aimer
Vous avez tous les charmes ;
On dirait qu’en vos mains il a remis ses armes,
Vos yeux comme ses feux sont faits pour enflammer :
Vous avez sur les cœurs un empire suprême.
Quand on rit avec vous, on croit que c’est un jeu,
Mais on ressent bientôt qu’on aime.
Palmis, si vous aimiez un peu,
Vous seriez l’Amour même.
La Nymphe écoute, et sourit ; ses yeux disent assez à Léarque qu’il est aimé, mais elle en diffère l’aveu pour le rendre plus sensible.
Diane s’égare souvent dans les bois de Vénus ; elle trouve Endymion plus tendre dans l’isle de Paphos que dans celle d’Ortigie ; et cette Déesse, plus réservée et plus sensible qu’une autre, voudrait sans cesse y voir son berger, mais qu’on ne l’y vît jamais. Vénus, en suivant Adonis,