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LETTRES FAMILIÈRES.


son premier état, parvînt à obtenir une dignité dans un chapitre ? J’aurai bien des choses à vous dire, si je vous trouve à Paris, comme je l’espère ; car vous ne brûlerez pas un ami qui abandonne ses foyers pour vous courir, dès qu’il sait où vous prendre.

Je suis fort aise que S. A. R. Monseigneur le duc de Savoie agrée la dédicace de votre traduction italienne, et très-flatté que mon ouvrage paroisse en Italie sous de si grands auspices. J’ai achevé de lire cette traduction, et j’ai trouvé partout mes pensées rendues aussi clairement que fidèlement. Votre épître dédicatoire est aussi très-bien ; mais je ne suis pas assez fort dans la langue italienne pour juger de la diction [1].

Je trouve le projet et le plan de votre traité sur les statues intéressant et beau [2] et je suis bien curieux de le voir.

Adieu.

De la Brède, le 2 décembre 1754.


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LETTRE CL.


AU MÊME.


Dans l’incertitude où je suis que vous m’attendiez, je vous écrirai encore une lettre avant do partir. Vous êtes chanoine de Tournai ; et moi je fais des prairies. J’aurois besoin de cinquante livres de graines de trèfle de Flandre,

  1. Il ne semble pas que cette traduction ait paru.
  2. L’ouvrage a été publié sous le titre de : De l’usage des Statues chez les anciens, essai historique. Bruxelles, 1768, in-4o.