Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t7.djvu/434

Cette page n’a pas encore été corrigée
416
LETTRES FAMILIÈRES.



LETTRE CXXXIII.


A M. HUME.


J’ai, Monsieur, reçu l’honneur de votre lettre avec l’apostille qui y est jointe, et j’ai de plus reçu un exemplaire de vos excellentes compositions par la voie de milord Morton.

M. de Jouquart [1] qui a formé le dessein de traduire l’ouvrage de M. Wallace me dit hier qu’il traduiroit aussi le vôtre, sur le nombre des peuples chez les anciennes nations. Cela dépendra du succès qu’aura sa traduction qui est la première qu’il ait faite. Il est certain qu’il a tous les talents qu’il faut pour s’en acquitter, et je ne doute pas que le public ne l’encourage à continuer. Le public, qui admirera les deux ouvrages, n’admirera pas moins deux amis qui font céder d’une manière si noble les petits intérêts de l’esprit aux intérêts de l’amitié ; et pour moi, je regarderai comme un très-grand bonheur, si je puis me flatter de quelque part dans cette amitié.


J’ai l’honneur d’être, etc.


Paris, ce 13 juillet 1753.
  1. M. de Jaucourt ?
    _______