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LETTRES FAMILIÈRES.


des amis qui vous regrettent beaucoup : je vous assure que je suis bien de ce nombre. Écrivez-moi quelquefois. J’exécuterai vos ordres à l’égard d’Huart, et du recueil de vos dissertations : vous vous mettez très-fort à la raison, et il doit sentir votre générosité. Je verrai M. de la Curne : je ferai parler à l’abbé Le Beuf ; et, s’il n’est point un bœuf, il verra qu’il y a très-peu à corriger à votre dissertation. Le président Barbot [1] devroit bien vous trouver la dissertation perdue, comme une épingle, dans la boite de foin de son cabinet. Effectivement il est bien ridicule d’avoir fait une incivilité à Madame de Pontac,en faisant tant valoir une augmentation de loyer que nous ne toucherons point, et d’avoir si mal fait les affaires de l’académie [2]. Envoyez-moi ce que vous voulez ajouter aux dissertations que j’ai. Adieu, mon cher Abbé ; je vous salue et embrasse de tout mon cœur.


De Paris, le 30 octobre 1750.
  1. Secrétaire perpétuel de l’académie de Bordeaux, homme d’un esprit très-aimable, et d’une vaste littérature, mais très-irrésolu lorsqu’il s’agit de travailler et de publier quelque chose : ce qui fait que les mémoires de cette académie sont fort arriérés, et que nous sommes privés d’excellents morceaux de cet écrivain, qui sont enfouis dans son vaste cabinet. (GUASCO.)
  2. Il entend parler des affaires littéraires, parce que ce secrétaire de l’académie n’avoit jamais voulu se donner la peine de réduire ses mémoires, et en faire part au public. (GUASCO.)
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