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PRÉFACE DE L’ÉDITEUR.

LX lettres, sans compter deux fragments de lettres de M. de Secondât, fils de Montesquieu, et deux petits poèmes italiens. Les lettres LIV, LV et LVII sont des plus désagréables pour madame Geoffrin, qui avait rompu avec l’abbé de Guasco ; les notes de l’abbé sont plus que satyriques ; il paraîtrait que la bonne dame et ses amis auraient été profondément blessés deces attaques, et que, pour éviter un scandale, on aurait publiéune nouvelle édition des Lettres familières d’où l’on aurait retranché les lettres concernant madame Geoffrin et sa querelle avec l’abbé.

Il est certain que l’édition existe, et il est difficile de comprendre quelle autre personne que madame Geoffrin, ou ses amis, auraient eu intérêt à publier cette édition mutilée[1].

Elle est intitulée : Lettres familières par M. le Président de Montesquieu, nouvelle édition augmentée de plusieurs lettres, et autres ouvrages du même auteur, qui ne se trouvent pas dans les éditions précédentes, à Florence, et se trouvent à Paris chez Vincent, rue Saint-Severin, Durand neveu, rue Saint-Jacques, MDCCLXVII.

Cette édition contient LXIII lettres, non compris les deux fragments de M. de Secondat, le Portrait de madame de Mirepoix et les Adieux à Gènes, deux pièces de vers de Montesquieu. Les lettres sont suivies de la Réponse aux observations sur l’Esprit des lois, œuvre de M. Risteau.

Ce sont les seules collections de lettres de Montesquieu qu’on ait publiées[2] ; mais depuis un siècle il a paru un certain nombre de lettres qui ont été recueillies par les divers éditeurs des œuvres complètes. L’édition De Bure, donnée par M. Ravenel en

  1. Il existe quelques exemplaires d’une édition sans indication de lieu (celle même que j’ai indiquée plus haut comme étant de Paris), d’où l’on a fait disparaître les pages 237-238, qui contiennent ces fameuses lettres. On s’est contenté do mettre à la fin un Avis où il est dit que cette édition ayant été faite un peu à la hâte, il s’est glissé deux fautes : la première, c’est qu’après le folio 236 on a mis 250, la seconde, est qu’ensuite do la Lettre LIII on a mis LVIII. Ce qui ferait croire qu’il y a une lacune dans l’ouvrage, tandis qu’il n’y en a qu’une dans l’attention du correcteur. » Le mensonge était trop grossier, c’est ce qui décida sans doute à faire la nouvelle édition.
  2. Il faut cependant mentionner les Lettres originales de Montesquieu au chevalier d’Aydie, publiées à Paris, chez Ch. Pougens, an V (août 1797). C’est une plaquette de 16 pages qui contient huit lettres.