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SUITE DE LA DÉFENSE


comme si l’antithèse, quand elle naît du sein même du sujet, ne faisoit pas mieux sentir les rapports des objets combinés ; il a paru trop saillant et trop coupé à quelques autres, comme si ce style, lâche sous la plume de la plupart des écrivains, n’acquéroit pas de la force et de l’énergie entre les mains de celui-ci, comme s’il n’étoit pas établi que pour être utile à son siècle, il faut commencer par lui payer tribut.

M. l’abbé Pluche travaille actuellement à une critique de cet ouvrage. Elle aura deux gros volumes, c’est-à-dire qu’elle n’en sera que plus mauvaise [1].

Un homme employé à « lever les tributs du roi de Lydie [2] » en avoit fait imprimer autant. Il les supprima et fit bien : car, je vous prie, que peut-on dire de raisonnable contre un livre, qui, semblable à ce fameux paysage où la touche savante de Rubens a rassemblé le clair, le coloré, le vigoureux, réunit au suprême degré le bon sens, l’esprit et le génie.

  1. L’ouvrage de l’abbé Pluche n’a pas paru.
  2. M. Dupin. Voyez notre Introduction, sup. tome III, p. XXXIX.
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