somption ce qui leur manquoit en lumières, décidoient
de tout avec un esprit d’écoliers et un ton de maîtres.
En falloit-il à des gazetiers, à qui leurs pensées et leurs expressions, leur esprit et leur cœur dispensoient de répondre ?
« Nous lui ayons reproché ! » Et qu’importe le blâme ou la louange des jansénistes, leurs reproches ou leur approbation, à un homme qui ne tient qu’au parti de la vertu, à un sage qui n’est qu’aux gages de la vérité ? Des reproches sont-ils des raisons ?
« Nous lui avons reproché ! » Il faut être bien présomptueux pour s’ériger en juges dans la république des lettres, république où tous les citoyens sont indépendants, où l’on ne reconnoît aucune autorité, où, pour un seul mauvais jugement, on est jugé et condamné mille fois !
Si un corps, respectable au moins par sa vieillesse [1], vient de prendre la résolution de rentrer dans son droit de flétrir par des qualifications odieuses tout livre nouveau qui contredira ses opinions, il a pris conseil non de sa prudence, mais de son zèle ; non de sa gloire, mais de sa piété.
Faire d’un bon livre qu’on n’entend guères l’extrait superficiel de quelques propositions qu’on n’entend pas mieux ; qualifier ces propositions, charger ces épithètes d’idées odieuses ; confier à la presse le soin de multiplier et même d’immortaliser cette pieuse folie, cela pouvoit être fort bon dans les siècles passés ; mais voilà bien de quoi effrayer l’ingénieux et savant auteur de l’Histoire naturelle du Cabinet du roi ! Qu’importe à M. de B [2]... et à