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DE L’ESPRIT DES LOIS.


leur est toujours si fâcheux de le faire, que la loi est tyrannique, qui donne ce droit aux hommes sans le donner aux femmes ».

Nous avons ajouté que l’auteur établit pour règle générale que « dans tous les pays où la loi accorde aux hommes la faculté de répudier, elle doit aussi l’accorder aux femmes ; et que dans les climats où les femmes vivent sous un esclavage domestique, il semble que la loi doive permettre aux femmes la répudiation, et aux hommes seulement le divorce ». Point de réponse.

Nous avons dit que l’auteur n’a pu s’empêcher de laisser voir son chagrin sur le changement que la religion chrétienne a apporté aux lois romaines, qui accordoient des récompenses à ceux qui se marioient, ou qui punissoient ceux qui ne se marioient pas. « On trouve, dit-il, les morceaux de ces lois dispersés... dans le Code Théodosien qui les a abrogées, dans les Pères qui les ont censurées, sans doute avec un zèle louable pour les choses de l’autre vie, mais avec très-peu de connoissance des affaires de celle-ci. » Nous avons encore observé que l’auteur se plaint de ce que des sectes « de philosophes avoient attaché une idée de perfection à tout ce qui mène à une vie spéculative ; d’où l’on avoit vu naître l'éloignement pour les soins et les embarras d’une famille ; que la religion chrétienne, venant après la philosophie, fixa, pour ainsi dire, des idées que celle-ci n’avoit fait que préparer ; que Constantin, sur des idées prises de la perfection du christianisme, dressa des lois qui affoiblirent l’autorité paternelle, et que pour étendre une religion nouvelle, il fallut ôter l’extrême dépendance des enfants, etc. » A ces reproches point de réponse.

Nous avons reproché à l’auteur d’avoir dit : « Le célibat