Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t5.djvu/473

Cette page n’a pas encore été corrigée
457
LIVRE XXX, CHAP. XVI.


taire et Childebert, dans la vue d’obliger chaque district à répondre des vols qui s’y feroient : on voit cela dans les décrets de ces princes [1]. Une pareille police s’observe encore aujourd’hui en Angleterre.

Comme les comtes menoient les hommes libres à la guerre, les leudes y menoient aussi leurs vassaux ou arrière-vassaux ; et les évêques, abbés, ou leurs avoués [2] y menoient les leurs [3].

Les évêques étoient assez embarrassés : ils ne convenoient pas bien eux-mêmes de leurs faits Ils demandèrent à Charlemagne de ne plus les obliger d’aller à la guerre ; et, quand ils l’eurent obtenu, ils se plaignirent de ce qu’on leur faisoit perdre la considération publique : et ce prince fut obligé de justifier là-dessus ses intentions. Quoi qu’il en soit, dans les temps où ils n’allèrent plus à la guerre, je ne vois pas que leurs vassaux y aient été menés par les comtes ; on voit au contraire que les rois ou les évêques choisissoient un des fidèles pour les y conduire [4].

Dans un capitulaire de Louis le Débonnaire [5], le roi distingue trois sortes de vassaux : ceux du roi, ceux des évêques, ceux du comte. Les vassaux d’un leude [6] ou sei-

  1. Donnés vers l’an 595, art. 1. Voyez les Capitulaires, édit. de Baluze, p. 20. Ces règlemens furent sans doute faits de concert. (M.)
  2. Advocati. (M.)
  3. Capitulaire de Charlemagne, de l’an 812, art. 1 et 5, édit. de Baluze, tome I, p. 490. (M.)
  4. Voyez le capitulaire de l’an 803, donné à Worms, édit. de Baluze, p. 408 et 410. (M.)
  5. Capitulaire quintum, anni 819, art. 27, édition de Baluze, p. 618. (M.)
  6. De vassis domincis qui adhuc intra casam serviunt, et tamen beneficia habere noscuntur, statutum est ut quicumque ex eis cum domino