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LIVRE VINGT-NEUVIÈME.
DE LA MANIÈRE DE COMPOSER LES LOIS.
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CHAPITRE PREMIER
DE L'ESPRIT DU LÉGISLATEUR.
Je le dis, et il me semble que je n’ai fait cet ouvrage que pour le prouver : l’esprit de modération doit être celui du législateur [1] ; le bien politique, comme le bien moral , se trouve toujours entre deux limites [2]. En voici l’exemple [3].
Les formalités de la justice sont nécessaires à la liberté [4]. Mais le nombre en pourroit être si grand qu’il choqueroit le but des lois mêmes qui les auroient établies : les affaires n’auroient point de fîn : la propriété des biens resteroit incertaine ; on donneroit à l’une des parties le bien de l’autre sans examen, ou on les ruineroit toutes les deux à force d’examiner.