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DE L’ESPRIT DES LOIS.


voulût s’opposer à ce désordre, et qui osât punir ces esclaves, parce qu’ils appartenoient aux chevaliers qui avoient à Rome les jugements [1]. » Ce fut pourtant une des causes de la guerre des esclaves. Je ne dirai qu’un mot : Une profession qui n’a ni ne peut avoir d’objet que le gain, une profession qui demandoit toujours, et à qui on ne demandoit rien ; une profession sourde et inexorable, qui appauvrissoit les richesses et la misère même, ne devoit point avoir à Rome les jugements.

  1. Penes quos Romœ tum judicia erant atque ex equestri ordine solerent sortito judices eligi in causa prœtorum et proconsulum, quibus, post administratam provinciam, dies dicta erat. (M.)
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