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DE L’ESPRIT DES LOIS.


commerce ; et, à l’avarice des princes, l’établissement d’une chose qui le met en quelque façon hors de leur pouvoir.

II a fallu, depuis ce temps, que les princes se gouvernassent avec plus de sagesse qu’ils n’auroient eux-mêmes pensé : car, par l’événement, les grands coups d’autorité se sont trouvés si maladroits, que c’est une expérience reconnue, qu’il n’y a plus que la bonté du gouvernement qui donne de la prospérité [1].

On a commencé à se guérir du machiavélisme, et on s’en guérira tous les jours. Il faut plus de modération dans les conseils. Ce qu’on appelloit autrefois des coups d’État, ne seroit aujourd’hui, indépendamment de l’horreur, que des imprudences.

Et il est heureux pour les hommes d’être dans une situation où, pendant que leurs passions leur inspirent la pensée d’être méchants, ils ont pourtant intérêt de ne pas l'être.

    Harménopule, sous le nom de Léon, livre III, tit. VII, § 27. (M.) Cette note n'est pas dans les premières éditions.

  1. V. Inf. XXII, XIII et XIV.
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