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DE L’ESPRIT DES LOIS.


les étrangers ne leur étant unis par aucune communication du droit civil, ils ne leur dévoient, d’un côté, aucune sorte de justice, et, de l’autre, aucune sorte de pitié.

Dans les bornes étroites où se trouvoient les peuples du nord, tout leur étoit étranger : dans leur pauvreté, tout étoit pour eux un objet de richesses. Établis, avant leurs conquêtes, sur les côtes d’une mer resserrée et pleine d’écueils, ils avoient tiré parti de ces écueils même [1].

Mais les Romains, qui faisoient des lois pour tout l’univers, en avoient fait de très-humaines sur les naufrages [2] : ils réprimèrent, à cet égard, les brigandages de ceux qu habitoient les côtes, et, ce qui étoit plus encore, la rapacité de leur fisc [3].

  1. A. B. De ces mêmes écueils.
  2. Toto titulo, ff. de incend. ruin. navfrag, et Cod. de naufragiis ; e I. 3, ff. ad leg. Cornel, de sicariis. (M.)
  3. L. 1, Cod. de naufragiis. (M.)
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