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DE L’ESPRIT DES LOIS.


commerce du côté des terres, l'Égypte n’augmenta pas beaucoup son commerce maritime.

Les Parthes parurent et fondèrent leur empire ; et, lorsque l’Égypte tomba sous la puissance des Romains, cet empire étoit dans sa force, et avoit reçu son extension.

Les Romains et les Parthes furent deux puissances rivales, qui combattirent, non pas pour savoir qui devoit régner, mais exister. Entre les deux empires il se forma des déserts ; entre les deux empires, on fut toujours sous les armes ; bien loin qu’il y eût du commerce, il n’y eut pas même de communication. L’ambition, la jalousie, la religion, la haine, les mœurs, séparèrent tout. Ainsi le commerce entre l’occident et l’orient, qui avoient eu plusieurs routes, n’en eut plus qu’une ; et Alexandrie étant devenue la seule étape, cette étape grossit.

Je ne dirai qu’un mot [1] du commerce intérieur. Sa branche principale fut celle des bleds qu’on faisoit venir pour la subsistance du peuple de Rome : ce qui étoit une matière de police plutôt qu’un objet de commerce. A cette occasion, les nautoniers reçurent quelques privilèges [2], parce que le salut de l’empire dépendoit de leur vigilance.

  1. A. Nous ne dirons qu'un mot, etc.
  2. Suet. in Claudio, C. XVIII. L. 7, Cod. Theodos. de naviculariis. (M.) V. Sup. XX, XVIII, note 2.
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