aux Indes un commerce maritime ; et les rois de Syrie,
qui eurent les provinces les plus orientales de l’empire,
et par conséquent les Indes, maintinrent ce commerce,
dont nous avons parlé au chapitre VI, qui se faisoit par
les terres et par les fleuves, et qui avoit reçu de nouvelles
facilités par l’établissement des colonies macédoniennes ;
de sorte que l’Europe communiquoit avec les Indes, et par
l’Égypte, et par le royaume de Syrie. Le démembrement
qui se fit du royaume de Syrie, d’où se forma celui de
Bactriane, ne fit aucun tort à ce commerce. Marin, Tyrien,
cité par Ptolomée
[1], parle des découvertes faites aux Indes
par le moyen de quelques marchands macédoniens. Celles
que les expéditions des rois n’avoient pas faites, les marchands
les firent. Nous voyons dans Ptolomée
[2] qu’ils allèrent depuis la tour de Pierre
[3]
jusqu’à Séra : et la découverte
faite par les marchands d’une étape si reculée,
située dans la partie orientale et septentrionale de la
Chine, fut une espèce de prodige. Ainsi, sous les rois de
Syrie et de Bactriane, les marchandises du midi de l’Inde
passoient par l’Indus, l’Oxus et la mer Caspienne, en occident ;
et celles des contrées plus orientales et plus septentrionales
étoient portées depuis Séra, la tour de Pierre
et autres étapes, jusqu’à l’Euphrate. Ces marchands faisoient
leur route, tenant, à peu près, le quarantième degré
de latitude nord, par des pays qui sont au couchant de la
Chine, plus policés qu’ils ne sont aujourd’hui, parce que
les Tartares ne les avoient pas encore infestés.
Or, pendant que l’empire de Syrie étendoit si fort son