CHAPITRE XVI.
Le négoce de l'Arabie heureuse et celui des Indes furent les deux branches, et presque les seules, du commerce extérieur. Les Arabes avoient de grandes richesses [1] : ils les tiroient de leurs mers et de leurs forêts ; et, comme ils achetoient peu, et vendoient beaucoup, ils attiroient [2] à eux l'or et l’argent de leurs voisins. Auguste [3] connut leur opulence, et il résolut de les avoir pour amis, ou pour ennemis. Il fit passer Elius Gallus d'Égypte en Arabie. Celui-ci trouva des peuples oisifs, tranquilles, et peu aguerris. Il donna des batailles, fit des sièges, et ne perdit que sept soldats ; mais la perfidie des ses guides, les marches, le climat, la faim, la soif, les maladies, des mesures mal prises, lui firent perdre son armée.
- ↑ A. B. Les Arabes étaient autrefois ce qu’ils sont aujourd'hui, également adonnés au négoce et au brigandage. Leurs immenses déserts d'un côté, et les richesses qu’on y allait chercher, produisaient ces deux effets. Ils trouvaient ces richesses dans leurs mers et dans leurs forêts, et comme ils vendaient beaucoup et achetaient peu, ils attiraient à eux l'or et l’argent des Romains. On commerce encore avec eux de la même manière. La caravane d’Alep et le vaisseau royal de Suez y portent des sommes immenses.
- ↑ Pline, livre VI, C. XXVIII ; et Strabon, livre XVI. (M.)
- ↑ Ibid. (M.)