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LIVRE XXI, CHAP. XIV.


libres deviennent leurs esclaves ; et ils sont dans les mêmes termes à notre égard. »

Leur droit civil n’étoit pas moins accablant. La loi de Constantin, après avoir déclaré bâtards les enfants des personnes viles qui se sont mariées avec celles d’une condition relevée, confond les femmes qui ont une boutique [1] de marchandises avec les esclaves, les cabaretières, les femmes de théâtres, les filles d’un homme qui tient un lieu de prostitution, ou qui a été condamné à combattre sur l’arène. Ceci descendoit des anciennes institutions des Romains.

Je sais bien que des gens pleins de ces deux idées : l’une, que le commerce est la chose du monde la plus utile à un État, et l’autre, que les Romains avoient la meilleure police du monde, ont cru qu’ils avoient beaucoup encouragé et honoré le commerce ; mais la vérité est qu’ils y ont rarement pensé [2].

  1. Quœ mercimoniis publice prœfuit, Leg. 1, cod. de natural liberis. (M.)
  2. C'est à l'abbé de Saint-Pierre que s’adresse cette réfutation.
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