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CHAPITRE XII[1].


ILE DE DÊLOS, MITHRIDATE.


Corinthe ayant été détruite par les Romains, les marchands se retirèrent à Délos. La religion et la vénération des peuples faisoient regarder cette lie comme un lieu de sûreté [2] : de plus, elle étoit très-bien située pour le commerce de ritalie et de l’Asie, qui, depuis l'anéaniissement de l'Afrique et l'affaiblissement de la Grèce, étoit devenu plus important.

Dès les premiers temps, les Grecs envoyèrent, comme nous avons dit, des colonies sur la Propontide et le Pont-Euxin : elles conservèrent, sous les Perses, leurs lois et leur liberté. Alexandre, qui n’étoit parti que contre les Barbares, ne les attaqua pas [3]. Il ne paroit pas même que les rois de Pont, qui en occupèrent plusieurs, leur eussent [4] ôté leur gouvernement politique.

La puissance de ces rois augmenta sitôt qu’ils les

  1. Ce chapitre n'est pas dans A. B.
  2. Strabon, liv. X. (M.)
  3. Il confirma la liberté de la ville d'Amise, colonie athénienne, qui avoit joui de l'état populaire, même sous les rois de Perse. Lucullus, qui prit Sinope et Amise, leur rendit la liberté, et rappela les habitants qui s'étoient enfuis sur leurs vaisseaux. (M.)
  4. Voyez ce qu’écrit Appien sur les Phanagoréens, les Amisiens, les Synopiens, dans son livre De la guerre contre Mithridate. (M.)