d’horribles tempêtes. Cela dure les mois de juin, de juillet
et d’août. La flotte d’Alexandre, partant de Patale au
mois de juillet, essuya bien des tempêtes ; et le voyage
fut long
[1], parce qu’elle navigua dans une mousson contraire.
Pline dit qu’on partoit pour les Indes à la fin de l’été : ainsi on employoit le temps de la variation de la mousson à faire le trajet d’Alexandrie à la mer Rouge.
Voyez, je vous prie, comment on se perfectionna peu à peu dans la navigation. Celle que Darius fit faire pour descendre l’Indus et aller à la mer Rouge, fut de deux ans et demi [2]. La flotte d’Alexandre [3] descendant l’Indus, arriva à Suze dix mois après, ayant navigué trois n^ois sur l’Indus, et sept sur la mer des Indes. Dans la suite, le trajet de la côte de Malabar à la mer Rouge se fit en quarante jours [4].
Strabon [5] qui rend raison de l’ignorance où l’on étoit des pays qui sont entre l’Hypanis et le Gange, dit que parmi les navigateurs qui vont de l’Egypte aux Indes, il y en peu qui aillent jusqu’au Gange. Effectivement, on voit que les flottes n’y alloient pas ; elles alloient, par les moussons [6] de l’ouest à l’est, de l’embouchure de la mer Rouge à la côte de Malabar. Elles s’arrêtoient dans les étapes qui y étoient, et n’alloient point faire le tour de la presqu’île deçà le Gange par le cap de Comorin et la côte de Coromandel. Le plan de la navigation des rois