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CHAPITRE V.


AUTRES DIFFÉRENCES.


Le commerce, tantôt détruit par les conquérants, tantôt gêné par les monarques, parcourt la terre, fuit d’où il est opprimé, se repose où on le laisse respirer : il règne aujourd’hui où l'on ne voyait que des déserts, des mers et des rochers ; là où il régnoit, il n’y a que des déserts.

A voir aujourd’hui la Golchide, qui n’est plus qu’une vaste forêt, où le peuple, qui diminue tous les jours, ne défend sa liberté que pour se vendre en détail aux Turcs et aux Persans, on ne diroit jamais que cette contrée eût été, du temps des Romains, pleine de villes où le commerce appeloit toutes les nations du monde. On n’en trouve aucun monument dans le pays ; il n’y en a de traces que dans Pline [1] et Strabon [2].

L’histoire du commerce est celle de la communication des peuples. Leurs destructions diverses, et de certains flux et reflux de populations et de dévastations, en forment les plus grands événements.

  1. Liv. VI, C. IV et V. (M.)
  2. Liv. XI. (M.)
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