toujours nécessairement mêlées avec les affaires publiques.
Mais, dans les monarchies, les affaires publiques sont, la
plupart du temps
[1],
aussi suspectes aux marchands qu’elles
leur paroissent sûres dans les États républicains
[2]. Les
grandes entreprises de commerce ne sont donc pas pour
les monarchies, mais pour le gouvernement de plusieurs
[3].
En un mot, une plus grande certitude de sa propriété, que l'on croit avoir dans ces États, fait tout entreprendre ; et, parce qu’on croit être sûr [4] de ce que l'on a acquis, on ose l’exposer pour acquérir davantage ; on ne court de risque que sur les moyens d’acquérir : or, les hommes espèrent beaucoup de leur fortune.
Je ne veux pas dire qu’il y ait aucune monarchie qui soit totalement exclue du commerce d’économie ; mais elle y est moins portée par sa nature. Je ne veux pas dire que les républiques que nous connaissons soient entièrement privées du commerce de luxe ; mais il a moins de rapport à leur constitution [5].
Quant à l’État despotique, il est inutile d’en parler [6]. Règle générale. Dans une nation qui est dans la servitude, on travaille plus à conserver qu’à acquérir. Dans une nation libre, on travaille plus à acquérir qu’à conserver.