CHAPITRE XXVII.
Les coutumes d’un peuple esclave sont une partie de sa servitude : celles d’un peuple libre sont une partie de sa liberté.
J’ai parlé au livre XI [1] d’un peuple libre ; j’ai donné les principes de sa constitution : voyons les effets qui ont dû suivre, le caractère qui a pu s’en former, et les manières qui en résultent.
Je ne dis point que le climat n’ait produit, en grande partie, les lois, les mœurs et les manières de cette nation ; mais je dis que les mœurs et les manières de cette nation devroient avoir un grand rapport à ses lois.
Comme il y auroit dans cet État deux pouvoirs visibles : la puissance législative et l’exécutrice , et que tout citoyen y auroit sa volonté propre, et feroit valoir à son gré son indépendance, la plupart des gens auroient plus d’affection pour une de ces puissances que pour l’autre [2], le