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LIVRE XIX, CHAP. XII.

avec les hommes, l'envie qu’elles ont de plaire, et le désir que l'on a de leur plaire aussi, font que l’on change continuellement de manières. Les deux sexes se gâtent, ils perdent l’un et l’autre leur qualité distinctive et essentielle ; il se met un arbitraire dans ce qui étoit absolu, et les manières changent tous les jours[1].

  1. Il est difficile d’admettre que les deux sexes se gâtent en vivant ensemble, et qu’ils perdent l'un et l’autre leur qualité distinctive et essentielle, car les hommes et les femmes ne sont pas faits pour vivre séparés. On ne comprend pas davantage quoi est cet absolu dans lequel s’introduit l'arbitraire. Je croirais volontiers qu’il n’y a là qu’une épigramme contre la galanterie du XVIIIe siècle, qui efféminait les hommes, et donnait aux femmes une hardiesse dans le vice, qui leur faisait oublier la pudeur et la retenue de leur sexe.
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